Ô amour quand tu nous rattrapes, tu nous méprises, tu nous rends plus imbéciles, plus naïfs, tu nous émerges dans un cercle vicieux d’amertumes et d’échecs innombrable !
Ne vous trompez pas, je ne suis pas en train d’écrire un poème, ni de vous dévoiler une partie de mon âme amoureuse à travers des proses. Je ne détiens ni la manière ni l’art ni le verbe pour faire chanter ma plume.
On dit souvent, que ceux qui tombent amoureux, deviennent des pseudos poètes ou beaucoup mieux des rimeurs, rimailleurs ou versificateurs, et à la limite des chantres. Enfin, tout ça dans leur têtes, mais quand il s’agit de traduire les idées d’une inspiration naissante qui vient pour la première fois chatouiller votre esprit, tu perds la mobilité de tes doigts ou plutôt le fil conducteur de tes idées romanesques.
Et pis encore, quand la personne pour qui toute cette inspiration, te hante, se moque de ton talent latent et se met à rire, tu perds non seulement l’envie d’écrire mais aussi tu te sens ridiculisé.
La seule fois, où je me suis mise à l’écriture, c’était avec Amira. C’était ma façon pour lui exprimer mes sentiments profonds. Elle m’avait invité chez elle un vendredi, pour aller diner quelques part. Et pendant le temps qu’elle se douchait (elle a même fermé la porte à clé de la salle de bain, je ne voulais même pas interpréter la raison), je me suis plongée dans la lecture d’un livre de poèmes qui me plaisait grave les fleurs du mal. Comme je trouvais ce qu’il écrivait d’une beauté extrême, cela m’a encouragé d’écrire, une prose à sa manière.
Dès qu’elle sortit de la douche, elle courut vers moi et remua la tête pour m’asperger avec ses cheveux mouillés. Une fois, mon pull trempé, avec des gouttelettes d’eau tièdes, et la feuille sur laquelle j’ai écrit mes trois phrases, nageant dans un lac d’ancre dilué, elle ria et s’écria.
- Tu veux encore te mouiller ?
- Arrête ! dis-je en me levant, au bout des nerfs.
Elle remarqua la feuille trempée, alors elle la saisit et lis à haute voix.
- Ô amour ?
Et là, une crise de rire allant jusqu’aux larmes aux yeux, l’enveloppa.
- C’est quoi ça ? t’es devenue poétesse, maintenant ?
Je tentais de lui arracher le bout de papier, mais elle le garda dans sa main puis continua à lire en se moquant.
- Ilhem doit voir ça !
- Arrête Amira, ce n’est pas drôle !
Elle me regarda, longuement puis me lança.
- Écoute, les poètes sont des gens ennuyeux, qui n’ont pas trouvé de réconfort qu’auprès des mots ! et en m’embrassant sur la bouche, si tu deviens poétesse, tu m’oublieras !
Je reculais d’un pas et je lui demandai.
- Heureusement que t’es étudiante en beaux arts et donc tu sais ce qu’un art !
Elle ria, m’embrassa de nouveau sur les lèvres et continua en se dirigeant vers sa chambre.
- Tu me fais vraiment rire, ma salope ! et en laissant la porte semi ouverte, elle poursuivait, avec le score que j’avais en bac, je ne pouvais m’inscrire qu’aux beaux arts ! donc ce n’est pas par amour à l’art que j’ai choisi cette branche ! et puis en rigolant, ô amour quand tu nous méprises…
- Ok, c’est bon Amira !
Et sans pouvoir me retenir je courus vers elle d’énervement, en poussant la porte sans m’apercevoir qu’elle était toute nue.
- Oh, désolée ! je ne voulais pas…
Elle avait des belles fesses, bien rondes et bien musclés. D’un geste nerveux elle saisit le bout de serviette qu’elle ait laissé retomber sur le sol, puis enveloppa sa partie inférieure, et tourna la tête vers moi, en attrapant un soutien gorge.
- À ce point là, t’es en manque ? s’écria-t-elle en ricanant, puis pour m’énerver encore plus, ô amour !
- Amira, ferma la ! dis-je en serrant les poings de colère.
Comme si elle savourait la colère qui montait en moi, elle continua en haussant la voix.
- Ô amour ! ô amour !ô amour !
- Ok, c’est bon !
Furieuse, je pressais le pas vers la porte de son appartement, mais elle me rattrapa à la dernière seconde, puis me serra contre ses bras en m’embrassant sur le front.

- Ne te fâche pas mon cœur, je voulais te taquiner ! puis en me caressant la joue, promis, je ne me moquerai plus de ton talent latent !
- Va te faire foutre ! dis-je en riant.
Elle me serra contre elle, d’une façon caressante et rajouta, en me dévorant d’un regard passionnel.
- Quoi ? tu veux une deuxième manche !
Je la ceinturai de mes bras et je répondis sans la quitter de mes yeux.
- À condition que tu sois sérieuse cette fois-ci.
Elle se débarrassa de mes mains puis en riant.
- T’es vraiment naïve, il ne faut pas me croire sur parole ! et en levant les bras, je rigolais !
Honteuse, je baissai les yeux, puis en levant ma main sur la poignée de la porte.
- Je n’ai plus envie du diner, je vais partir.
Elle sécha ses cheveux avec une autre serviette et me dit froidement.
- Ok, au revoir !
- Merci, Amira ! c’est très gentil.
Comme elle ne disait rien, tout en mettant le sèche-cheveux en marche. Je pris ma veste et je quittai son appartement en fermant si fort la porte.
-hey, connasse, un peu de finesse ! Tu payeras les frais d’une nouvelle porte si tu la déboites !
C’était sa façon de me dire au revoir, avec l’aimable expression de son amour et de son affection hors normes.
Quand je fais un feedback dans le passé, je me demande souvent, comment je n’ai pas pu ouvrir grand les yeux et m’apercevoir qu’elle ne m’aimait pas, enfin peut être, elle m’aimait bien mais elle n’était pas amoureuse de moi.
Le jour suivant, elle m’appela à 19h. J’étais chez moi, je faisais des résumés sur des fiches pour le cours d’anatomie. Et son coup de téléphone, vient me déconcentrer.
- Hey, ma salope ? qu’est ce que tu fais ?
- Je révise.
Elle ria et s’écria.
- Oh, arrête, tu deviens très ennuyeuse, une fois t’es poétesse une autre une bosseuse ?
En suçant un bout de bonbon pour me calmer, je murmurai.
- Je suis fâchée contre toi.
- Oh, putain, ne commence pas s’il te plait. C’est toi qui es partie hier, et je ne sais pas pourquoi…
Je lui coupai la parole, nerveusement.
- Tu ne sais pas pourquoi ? tu me parles comme si j’étais personne pour toi.
- T’es ma petite amie.
- Et ben tu ne me donnes pas l’impression de l’être.
Elle baissa le ton, comme pour s’excuser et rajouta.
- Je sais que je ne montre pas mes sentiments. Je suis comme ça ma puce.
Éprise par ma passion pour elle, je m’écriai.
- Tu ne me dis jamais, je t’aime, quand tu m’envoie un texto, pourtant moi, je te le dis toujours.
Elle laissa un souffle de lassitude s’échapper de ses lèvres et dit.
- Ok, je t’aime !
- C’est clair et net, que tu le dis à contre cœur ! dis-je en riant.
Elle me partagea le rire et continua.
- Allez salope, bouge les fesses et ramène-les à mon appartement !
- Pourquoi faire ?
- Pour faire la fête ma chérie.
Faire la fête selon la définition de ma copine, fut de boire jusqu’à sombrer dans une ivresse profonde, casser la tête des voisins avec une musique assourdissante de house, me faire un striptease sans me laisser la toucher. Mais cette fois-ci c’était différent. On n’était pas seules en tête à tête, comme les deux fois où on a fait la fête.
Ce qui était prévu, fut de me trouver avec elle seules. D’ailleurs, elle était tellement bourrée, à me laisser finalement la toucher de partout. On était sur son lit, elle avait les yeux presque fermés tellement, elle a bu une douzaine de bières. Pour m’exciter, encore plus elle enleva son soutien gorge et resta en culotte rouge, puis se tenant debout avec difficulté.
- Allez, cette fois-ci, je vais jouer le rôle de la soumise ! et en me faisant un clin d’œil, c’est rare, j’adore dominer quand je fais l’amour.
Puis elle se jeta sur le lit, et m’invita avec le doigt à venir la rejoindre. Dès le moment où je fus sur elle, je clouai ses deux mains sous les miennes et en lui arrachant un long baiser.
- T’es mignonne, en tant que soumise !
Elle sourit, et me poussa avec ses jambes, et se mettait sur moi. Son pendentif de cœur noir, me chatouilla un peu le cou puis finit par s’arrêter au niveau de mon menton. Elle me suçota le cou, ce qui me faisait rire alors elle reprenait.
- Tu adores ça, vilaine fille, hein ?
En la dévorant d’un regard avide de désir, je murmurai.
- J’adore tes lèvres quand elles me touchent !
Sa main, glissait peu à peu vers mon vente et elle continuait sans me quitter de ses yeux.
- Tu veux que je te caresse, n’est ce pas ?
- Oui, dis-je, en sentant une flamme, envahir tout mon corps.
- Ok ! dit-elle, en collant ses lèvres au miennes.
Au moment où sa main franchit ma « zone rouge », la porte de l’appartement s’écria. Elle retira donc sa main de ma culotte, et se relava.
- Oh, non, reste ! dis-je d’une voix capricieuse.
Elle me jeta un bisou avec la main, et dit.
- Je suis curieuse de savoir qui c’est ! puis en me jetant mon jean à la figure, rhabille toi, c’est peut être Ilhem !
En me soulevant, tristement.
- Elle vient à minuit, ilhem ?
Elle mit son pull puis dit en enfilant son pantalon.
- Elle vient même parfois vers 2h du matin.
Et comme elle l’a deviné, c’était Ilhem. Dès qu’elle pénétra l’appartement. Elle échangea, sans gêne un baiser, sur la bouche avec ma meuf. J’étais choquée, à perdre la langue, alors Ilhem, s’approcha de moi me colla un baiser à moi aussi et rigola.
- Pour que tu ne sois pas jalouse.
Puis en tapotant l’épaule d’Amira.
- Allez rhabille toi, on va partir au disco !
En ouvrant une nouvelle bière, Amira se demanda.
- Quelle boite ?
- Butterfly Gammart ! et en traçant un sourire radieux, ce soir, Inna va exploser la boite avec ses tubes.
- Je pensais qu’il n’y avait plus de billets ?
Elle sortit, donc de la poche de sa veste trois tickets et dit fièrement.
- Les deux semaines que j’ai passé avec Imed, ont fructifié.
- Imed ? m’écriai-je stupéfaite.
Amira, ria et m’expliqua.
- Oui, c’est son copain.
- Ah bon, ton copain ? je pensais que t’es lesbienne ?
Ilhem, m’arracha un nouveau baiser et dit.
- J’adore ta naïveté ! puis en me faisant un clin d’œil, sortir avec des mecs de temps à autres pour le business, n’est pas mal !
Et en ouvrant une canette à son tour.
- Il faut seulement savoir quel mec choisir, et en badinant, sortir donc avec le responsable de la vente de tickets de concert, fut une bonne idée.
Je m’assis sur une chaise et je dis, hésitante.
- J’adore Inna, mais il se fait tard !
Les deux filles explosèrent de rire puis Amira parla.
- Oh, ma puce ! d’habitude on sort vers 1H du matin ! et en me tenant par le bras, viens on va se pomponner pour faire la fête.
Une fois pomponnées, maquillées et enveloppées de robes dénudées, on s’engouffra dans la bagnole qui était celle du cousin d’Ilhem. Dès qu’elle démarra le moteur, Amira s’asseyant au siège avant, mit la musique en marche.
Assise en arrière toute seule, je disais, le cœur battant.
- Baisse un peu le volume, les gens s’endorment.
Elle se mit à rire, et augmenta le volume pour m’énerver en criant pour que je l’entende.
- Il n’y a que les ringards qui s’endorment tôt un samedi soir !
Puis se mit à danser sur son siège, en remuant la canette de bière par la fenêtre.
- Hey, Amira arrête !
- Quoi ? je veux faire la fête, et en laissant Ilhem, siroter de sa bière puisqu’elle avait les deux mains sur le volent. Oh, sois tu participes à notre fête, sois ferme la, Yasmine !
Au bout des nerfs, je croisais les bras et je m’allongeais sur mon siège. C’était vers 1h du matin, on était à l’entrée de Gammart, et au niveau de rond-point, Ilhem arrêta la voiture quelques temps en attendant le passage des trois voitures venant de l’autre sens.
Pendant ce temps là, une voiture de patrouille de police s’arrêta à droite de la nôtre. Il n’y avait que le conducteur, un jeune trentenaire. En ne voyant que des filles, super belles et sexy dans les robes de soirée, il avança sa voiture un peu jusqu’à s’arrêter au niveau de la fenêtre d’Amira.
Elle n’eut aucune gêne de boire encore de la bière devant lui. Le policier, se contentait de sourire puis quand elle tourna ses yeux vers lui, il faisait un clin d’œil. Elle vida sa bière, puis en me visant avec la canette, elle regarda du nouveau le policier, puis s’écria.
- Hey, les filles, il m’a envoyé un bisou !
Ilhem, dépassa une voiture, puis dit en cherchant la voiture de police.
- Qui ?
- Le policier.
- Non, tu rigoles, dis- Ilhem, en riant.
- Je vous jure !
Ilhem, le regarda du coin de l’œil, et à son tour recevait un bisou volant.
- Ça alors, quel culot !
Puis dépassa la voiture de police. Mais Amira ne s’arrêta pas là, elle sortit sa tête de la fenêtre alors je m’écriai de l’arrière.
- Hey, qu’est ce que tu fais ?
- Je vais lui envoyer un bisou à ma manière !
Culottée par nature, elle lui faisait un doigt d’honneur, puis s’assit de nouveau sur son siège. Ilhem, se mit à rire et dit.
- T’es vraiment folle.
Mais là, la voiture se mettait à klaxonner, puis il nous faisait signe avec ses phares pour que nous arrêtions la voiture.
- C’est la meilleure, celle là ! dit Ilhem, en garant la voiture.
Une fois la voiture garée, il arrêta la sienne devant la nôtre puis s’approcha du siège d’Ilhem et dit en insérant sa tête par la fenêtre.
- Alors, les filles, on manque de respect pour la police maintenant ?
Puis en cherchant avec ses yeux, Amira.
- Ce n’est pas digne d’une jeune fille de faire des gestes déplacés !
- On s’excuse monsieur ! s’écria Ilhem, un peu frustrée. Elle est ivre et n’est pas vraiment consciente de ce qu’elle fait.
Comme pour renifler, il approcha son nez du visage d’ilhem et dit.
- Ben, toi aussi, t’as bu ?
Puis en retirant sa tête et en tapant si fort sur le capot.
- Conduite en état d’ivresse ! et d’un ton ferme, vos papiers mademoiselle.
Hésitante, elle ouvra la petite lampe en dessus de rétroviseur, et lui donna les papiers de la voiture, dès qu’il les lut, brièvement, il s’écria.
- Ce n’est donc pas ta voiture !
- C’est celle de mon cousin !
- Et il est où ton cousin ?
Frustrée et énervée, elle s’écria.
- Il me l’a emprunté pour ce soir.
- Qui peut m’assurer que tu ne l’as pas volé.
- Oh, puisque je t’ai dit que c’est celle de mon cousin.
Il ouvrit sa porte, et dit en la tirant violemment de son bras.
- Allez debout !
Et en adressant la parole à Amira.
- Toi aussi !
Puis ouvrit la porte arrière et hurla furieux.
- Ça s’applique à toi aussi, ma grande !
Puis sans relâcher le bras d’Ilhem.
- Allez ferme la voiture !
Se tenant debout avec difficulté, Amira s’écria en m’attrapant par le bras pour ne pas perdre l’équilibre.
- Je peux savoir où voulez-vous en venir ?
Il sourit et dit en ricanant.
- Ben, pour l’instant vous allez monter dans ma voiture, et par la suite continuer votre fête de samedi soir au poste de police !

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